
Ce serait merveilleux de voir une fois l’humanité s’adonner au loisir. Rien ne prime que le travail, encore le travail, toujours le travail.
La Vie sans principe critique les fondements d’une société qui, trop exclusivement centrée sur le négoce, l’industrie et l’agriculture, oublie les fins d’une existence pleinement humaine et sacrifie la spiritualité à l’argent. Chercher à élever sa vie, l’enrichir au contact de la nature et résister à l’emprise de la société et ses conventions superficielles, tel est l’appel dicté par Thoreau.
Pour argumenter, il analyse le symptôme de la ruée vers l’or et oppose l’appât du gain facile à la valeur du travail honnête et à la recherche d’élévation. Il développe aussi l’idée d’un art de vivre qui donnant une place centrale au loisir et à la culture de soi permettrait à un individu de ne pas se détourner de l’essentiel et de fonder sa vie sur des valeurs supérieures.
Traduction de Nicolle Mallet. Préface et postface de Michel Granger.
Américain dissident, Henry D. Thoreau (1817–1862) est un réfractaire qui se plaît à résister, à suivre son chemin absolu en dépit de tout. Par ses écrits, il met la force tonifiante de sa résistance au service de tous ceux qui veulent garder l’esprit en éveil et maintenir une position critique peut-être plus nécessaire que jamais à notre époque de contrôle soft de l’opinion par les divers moyens d’information ou les « produits culturels ».