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Rue des vivants
Suzanne Martin
Article mis en ligne le 13 septembre 2024
dernière modification le 10 mars 2025

par Libraire

Sabine vit avec ses parents et ses nombreux petits frères dans un faubourg près d’une grande ville des bords de Garonne, à proximité du port et des usines. Souvent sa mère doit l’envoyer, la nuit venue, à la recherche de son père qui traîne d’un troquet à l’autre, et la nuit peut être longue pour la gamine qui sait qu’elle va essuyer des humiliations.

Pendant cette quête, la petit fille s’invente des histoires, rêve sa vie, transforme les drames du quotidien. Si sa vie est rude, elle semble néanmoins pour ne pas vouloir s’en rendre compte, car elle ne connaît que cet univers gris et ombreux. De celui-ci elle sait laisser surgir des moments de joie, cette joie ineffable qui est celle de l’enfance.

La rue des Vivants passe, comme sur le fleuve filent les bouteilles pleines de liquides “dangereux sûrement”. Dangereux, comme pour Sabine, il est dangereux de se retrouver à l’aube face à son père ivre ; et de le tuer, peut-être…

De l’aveu de l’autrice, Rue des Vivants est un “livre optimiste, qui ne cache rien des vérités d’une enfance pauvre et malheureuse, mais qui a le mérite de transformer en objets et événements poétiques toutes ces laideurs et ces cruautés. C’est le livre d’une enfance courageuse.


Suzanne Martin est née en 1924 sur la rive droite de Bordeaux, dans une zone réputée pour sa pauvreté, au sein d’une famille nombreuse. Après deux années d’usine et un mariage émancipateur à 16 ans, cette autodidacte s’évade de Bordeaux, met au monde une fille dans la Sarthe puis s’installe à Paris en 1946. Couturière au noir, elle s’y révèle peintre, écrivain et poète. Sous l’œil bienveillant de Jean Paulhan et de quelques autres, elle publie deux romans chez Gallimard qui seront les seuls : Rue des vivants en 1959 (prix Fénéon 1960) et Le chien de l’aube en 1962. Outre de nombreuses expositions, son œuvre plastique sera couronnée par une grande rétrospective en 1970, à Bordeaux où elle s’exilera en 1989. Elle y est décédée en 2004.


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