« Le Français, les Français ; l’Allemand, les Allemands. Quand nous avions vingt ans, nous accordions trop à un moralisme (dans les deux sens du mot) anarchisant. Anarchie signifiait l’espérance d’un homme délivré des contraintes grossières de l’économie. L’anarchiste ne croyait pas à une âme immortelle, mais à un moi périssable, d’autant plus précieux d’être périssable, à un moi, si l’on peut dire, à la fois absolu et périssable. Un moi n’était ni français ni allemand. Il ne différait d’un autre moi que par ses qualités humaines. Un moi classique en quelque sorte. »
De 1940 à1944, réfugié dans les Vosges, Léon Werth vit l’Occupation un stylo à la main, et rédige Déposition, son journal de résistance personnelle. Il livre ici un document capital pour comprendre ce que furent vraiment ces années sombres de l’Histoire. Précises, graves et d’un humour féroce, ces pages attestent un refus de la fatalité.
Léon Werth
Déposition | Journal de guerre 1940-1944 (extraits)
Léon Werth
Article mis en ligne le 27 novembre 2007
dernière modification le 8 juillet 2019