J’ai été sensible à ce souffle nouveau qui stimule – non seulement chez mes enfants et mes petits-enfants, mais aussi chez un nombre croissant de jeunes gens – une volonté d’instaurer de véritables valeurs humaines (solidarité, créativité, générosité, savoir, réinvention de l’amour, alliance avec la nature, attrait festif de la vie), en rupture avec les valeurs patriarcales (autorité, sacrifice, travail, culpabilité, servilité, clientélisme, contention et défoulement des émotions), essentiellement axées sur la prédation, l’argent, le pouvoir et cette séparation d’avec soi d’où procèdent la peur, la haine et le mépris de l’autre.
À l’abri des médias qui font métier de l’ignorer, une société vivante se construit clandestinement sous la barbarie et les ruines du Vieux Monde. Il n’est pas inutile de montrer de quelle façon elle se manifeste et comment elle progressera.
Raoul Vaneigem
Lettre à mes enfants et aux enfants du monde à venir
Raoul Vaneigem
Article mis en ligne le 24 octobre 2012
dernière modification le 22 septembre 2017