Si de prime abord notre sympathie s’exerce en faveur des mouvements aspirant à l’émancipation de minorités ou à la reconnaissance de droits, un regard plus profond nous montre que le rassemblement de différentes sensibilités sur un point précis ne produit pas de propositions homogènes. De plus, ces luttes sont souvent parcellaires du fait d’un manque de volonté ou de réflexion révolutionnaire, mais aussi dans la mesure où elles veulent maintenir une unité fictive entre des individus de couche sociale et de propositions différentes.
D’une part, un féminisme au-dessus des classes, si bien décrit chaque semaine ou mois dans certains magazines, se contente de réclamer l’accès aux mêmes situations pour les femmes que pour les hommes. D’autre part, un fort courant marxiste imprègne le féminisme et l’aide à transposer l’esprit de la lutte des classes entre hommes et femmes.
Pour notre part, nous pensons fermement qu’il ne peut y avoir d’émancipation de quiconque sans abolition des hiérarchies, sans égalité économique quelle que soit la fonction. Nous pensons aussi fermement que poser le problème de l’émancipation des femmes sans les hommes ou inversement, c’est arriver à un résultat nul. Le problème de l’oppression des femmes est un des anneaux de la grand chaîne d’oppression des individus.
Ce numéro de Volonté Anarchiste, dont le texte n’a pas encore été publié, précède la parution d’un autre numéro que nous avons demandé, et rejoindra en partie les problèmes soulevés par celui-ci sous l’angle des rapport humains, entre les individus dans la famille, entre les sexes, les rapports parents-enfants. Il nous semble important d’étudier ces questions car il ne peut y avoir de véritable révolution sociale, si parallèlement à la lutte sociale les mentalités ne prennent pas le parti d’évoluer.
SOMMAIRE :
- En guise d’introduction
- Historique des luttes des femmes
- Les luttes spécifiques des femmes
- Le travail social et les femmes
- Les femmes et le monde du travail en France
- Conclusion
Et - Libre amour, Libre maternité (par Paul Robin, extrait de L’Humanité Nouvelle en 1900)