Collection « Classiques de la subversion » N°2
2ème édition revue et corrigée
Si vous êtes persuadés d’avoir fait le tour des textes de l’anarchiste Albert Libertad (1875-1908) grâce à quelque compilation subventionnée par le pouvoir, inutile d’ouvrir ce livre ! Qu’importe en effet de parcourir ce qu’il a par exemple aussi pu écrire en solidarité avec le travailleur de la nuit Alexandre Jacob ou sur la différence entre anarchisme et nihilisme ?
Si vous pensez assez banalement que Libertad était un adepte du Moi à la Belle Époque, ce livre ne vous intéressera pas non plus. Qu’importe en effet de comprendre pourquoi la force nouvelle de l’anarchisme de son temps était en réalité selon lui l’aboutissement du « du courant communiste et du courant individualiste enfin fusionnant l’un dans l’autre » ?
Si vous pensez en connaître assez pour laisser Libertad à ses Causeries populaires et aux articles enflammés du journal l’anarchie, il vous importera alors peu de plonger dans l’ampleur de l’agitation qu’il mena avec ses compagnons lors d’affrontements avec les nationalistes antisémites, dans des manifestations anticléricales, à l’occasion d’un meeting de chômeurs, pendant la grève insurrectionnelle de Draveil-Vigneux ou lors... du carnaval de Paris.
En tout cas, à l’heure où la consommation virtuelle d’opinions rencontre toujours plus d’adeptes, venir chercher quelques idées subversives dur du papier pourra sembler quelque peu fastidieux au moins curieux. Quant aux autres, peut-être seront-ils enthousiasmés de découvrir comment Libertad défendait l’affinité contre la politique, l’individu contre les bergers et contre les troupeaux, ou de savoir qu’il utilisait régulièrement ses béquilles non seulement contre la flicaille, mais aussi pour « écraser la figure de jésuite rouge » des socialistes autoritaires.
Ce livre recueille 40 articles et une correspondance de Libertad rédigés entre 1897 et 1908, dont certains inédits, complétés par une longue note biographique sur son rapport à l’agitation, ainsi que quelques illustrations, annonces, piqûres d’aiguille et critiques du cancer policier tirés de l’anarchie.