Préfaces de Maxime Rodinson et d’Ernest Mandel, Postface d’Enzo Traverso.
Écrit par un ancien sioniste devenu marxiste, ce livre constitue une contribution majeure de la tradition révolutionnaire au débat sur le sionisme et l’antisémitisme. Léon y compare le sionisme aux nationalismes européens et déconstruit ses mythes fondateurs. Dans cette synthèse historique, un ensemble de notes écrites entre 1940 et 1944, l’auteur établit l’hypothèse que les Juifs forment un peuple-classe, constitué suite à l’interdiction faite aux chrétiens de pratiquer l’usure au Moyen Âge.
S’appuyant sur un vaste matériau historique et une démarche matérialiste, il développe les arguments de Marx dans La Question juive en y intégrant ses analyses ultérieures, notamment celles du Capital. Démontrant qu’une grande partie des Juifs avait déjà vécu en exil avant la destruction du temple en 70, il affirme que le peuple juif continua à exister non pas malgré sa dispersion, mais à cause de celle-ci.
Abraham Léon (né Abram Wajnsztok à Varsovie en 1918 – mort à Auschwitz en 1944) milita d’abord au sein d’Hachomer Hatzaïr, un mouvement ouvrier sioniste. Lorsque celui-ci se prononça en faveur des procès de Moscou, Léon rejoignit la Quatrième Internationale. Il rédigea La Conception matérialiste de la question juive alors qu’il était engagé dans la Résistance belge.