Les frères Bonneff, dont nous avions présenté en 2019 le premier livre, les Métiers qui tuent, étaient deux militants de tendance anarcho-syndicaliste investis un peu après 1900 dans des enquêtes sociales extrêmement fouillées.
Au moment de leur disparition dans les tranchées, au tout début de la Grande Guerre, ils avaient la trentaine et déjà une œuvre considérable, constituée de plus de 400 articles de presse publiés principalement dans l’Humanité, où ils avaient dénoncé les injustices et dysfonctionnements affectant les milieux sociaux les plus démunis, la classe ouvrière en particulier.
Leurs bêtes noires étaient les accidents du travail, les maladies professionnelles, l’exploitation des travailleurs - spécialement celle des femmes et des enfants -, les patrons corrompus ou intraitables, les taudis, l’encouragement à l’intempérance.
Dans ce cadre, ils ont incriminé les marchands de vin sous leurs diverses casquettes et pour les sales combines qui leur permettaient de dépouiller les plus pauvres.
Ce livre regroupe les chroniques des deux frères dans ce domaine où leur action vint soutenir celle des syndicats, d’une extrême efficacité dans la lutte contre le fléau que représentait un alcoolisme d’une emprise infiniment plus lourde que celle qui perdure de nos jours et qui touchait alors toutes les classes de la société.