S’indigner c’est bien, se révolter c’est mieux. L’indignation ne sert pas à grand-chose si à un moment ou un autre elle ne débouche pas sur un engagement direct, sur un ferment de révolte, visant à s’opposer ouvertement aux causes qui l’ont motivée. Or, hier comme aujourd’hui, les raisons de se révolter ne manquent certes pas. Capitalisme, étatisme, cléricalisme et domination masculine sont toujours là.
C’est moins le danger de voir la révolte détournée de ses objectifs libérateurs qui caractérise l’époque actuelle que son absence. Tout est mis en œuvre pour faire croire aux individus qu’ils n’ont plus de prise sur leur vie au-delà d’un vague « contrôle citoyen ».
Voilà pourquoi le premier des objectifs que doivent se fixer toutes celles et tous ceux qui ne veulent plus se contenter de s’indigner par procuration, toutes celles et tous ceux pour qui la situation actuelle est devenue insupportable pour eux-mêmes et pour ceux qui les entourent, toutes celles et tous ceux qui ressentent la nécessité de se révolter contre un ordre de plus en plus injuste, c’est d’œuvrer en vue d’élargir à nouveaux les horizons du possible.