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Un monde sans restaurant

Collectif Prole.info

mercredi 2 février 2022

Pourquoi des gens se retrouvent-ils à préparer des plats pour d’autres en échange d’argent ? Alors que les restaurants sont devenus, à l’occasion d’une crise, « non essentiels », ce roman graphique déplace la focale. Publié en 2006 aux États-Unis, Un monde sans restaurants explique ce qui détermine l’existence de ces drôles d’établissements.

Le livre adopte le point de vue des travailleuses et travailleurs de la restauration, racontant de manière sensible leur expérience de la dépossession et de l’exploitation. Les rapports sociaux complexes qui s’incarnent dans l’économie en apparence « naturelle » d’un restaurant sont mis au jour, laissant affleurer ce qui se cache sous le steak-frites : le capitalisme !

« Notre lutte n’est pas contre le fait de couper des légumes, de laver la vaisselle, de verser de la bière ni même de servir de la nourriture à d’autres personnes. Elle est contre la façon dont toutes ces actions sont rassemblées dans un restaurant, séparées d’autres actions, pour être intégrées à l’économie et faire croître le capital. Nous nous battons pour un monde où notre activité productive satisfera des besoins et sera une expression de notre vie, sans qu’elle ne nous soit imposée en échange d’un salaire– un monde où nous produirons directement les un·e·s pour les autres, et non pour vendre les un·e·s aux autres. La lutte des travailleuses et travailleurs de la restauration vise en définitive un monde sans restaurants ni travail. »


Avec Guerre de classe en 2005, Un monde sans restaurants en 2006 et The Housing Monster en 2012, le collectif américain prole.info se confronte aux différents visages du monstre capitaliste. Un monde sans restaurants, déjà traduit dans une dizaine de langues, prend l’exemple de l’industrie de la restauration pour mieux décrire le monde du travail en général.


‌Un monde sans restaurant
Collectif Prole.info
Niet éditions, 72 pages, 8 euros