« Pour les écritures des Blancs, j’avais abjuré ma foi en le Grand Esprit. Pour elles encore, j’avais oublié la guérison puisée dans les arbres et les ruisseaux. Parce qu’elle avait une vision de l’existence simpliste et que je manquais de jugement, j’abandonnai ma mère aussi. Je ne me fis aucun ami chez les gens dont je détestais la race. Comme un arbre gracile, on m’avait déracinée de ma mère, de la nature et de Dieu ; on avait coupé mes branches, agitées de mouvements d’amour et d’amitié envers ma famille et les miens. On m’avait écorcée jusqu’au cœur, me dépouillant de mon enveloppe organique, protection de mon essence trop sensible. »
Ce recueil de récits écrits entre 1900 et 1902 forme la première autobiographie d’une femme autochtone d’Amérique du Nord.
Des plaines verdoyantes de son enfance à son éducation cruelle chez les missionnaires blancs, Zitkála-Šá évoque son parcours d’émancipation et défend avec force et poésie l’importance et la richesse de sa culture.
Un crie de fierté et de révolte.
Traduction : Marie Chuvin.
Préface : Céline Planchou.
Illustration de couverture : Hinook-Mahiwi-Kalinaka (Angel de Cora).
Zitkála-Šá photographiée par Gertrude Käsebier (vers 1898)