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Le Gaffeur

Jean Malaquais

dimanche 19 juin 2016

De retour chez lui, un employé sans histoire trouve son appartement occupé, sa femme évaporée et finalement son existence complètement niée par une administration toute puissante. S’ensuit le récit insolite et angoissant d’une descente aux enfers, celle d’un réfractaire sur qui l’étau d’une gigantesque bureaucratie va se refermer. D’une rare noirceur, ce roman à la dimension étonnamment prophétique ne pouvait être écrit que par un franc-tireur de la littérature, doublé d’un authentique révolutionnaire. Il constitue un réquisitoire implacable contre le conformisme, la dissolution de l’identité, les réseaux de communication, la mutilation de la conscience… Quelque part entre Le Procès de Kafka, 1984 d’Orwell, et le film Brazil de Terry Gilliam, Le Gaffeur est l’une des grandes œuvres qui décrivent un monde imaginaire pour nous aider à ne pas accepter le nôtre.

Juif polonais né en 1908, Jean Malaquais débarque en France en 1926. Autodidacte, ami de Gide, il obtient le prix Renaudot en 1939 pour son premier roman : Les Javanais. Exilé au Mexique et au Venezuela, il écrit Planète sans visa, grande fresque de Marseille sous l’Occupation. Puis il atterrit aux États-Unis où il traduit en français Norman Mailer. Admirateur de Malaquais, ce dernier écrira du Gaffeur, paru en 1953, qu’il a 50 ans d’avance sur son temps.


Le Gaffeur
Jean Malaquais, Éditions L’Échappée, 302 pages, 20 euros