Ce qui ne fut pas, c’est la révolution russe de 1905 – répétition générale de celle de 1917 matée par un mélange de violences, de trahisons et de concessions du régime tsariste. Pour la première fois de sa vie, il n’apprenait pas par les conversations et les livres ce qu’était une insurrection, des barricades, l’assassinat et la mort. Et à son étonnement, il trouvait que c’était beaucoup plus simple et ordinaire qu’on ne l’écrit dans les romans.
Boris Savinkov, fascinant auteur-aventurier qui y prit part en tant que terroriste (mot choisit par l’auteur lui-même), la raconte à travers l’histoire de trois frères dans ce second roman qui impressionna Cendrars comme Camus, ici donné dans une traduction entièrement revue et corrigée.
Plus ample et plus “tolstoïen” que Le cheval blême (sorti aux éditions Phébus en 2005), il met en jeu les mêmes déchirements moraux, d’une troublante actualité : au nom de quelle cause est-il légitime de tuer ?