Jacques Pimpaneau a consacré la majeure partie de sa vie à la Chine et s’est évertué à faire apprécier en France les subtilités sociales et culturelles du monde chinois.
Ni autobiographie ni savant ouvrage, ce récit relate à petites touches un parcours singulier, commencé par l’étude du chinois à Paris et un séjour à Pékin à la fin des années 1950, lors du « Grand Bond en avant » et de la famine qu’engendra cette politique économique désastreuse. Ce cheminement a abouti à ce qui, somme toute, reste important aux yeux de l’auteur, ce qu’il a retenu de la culture chinoise après avoir tout oublié. « Sinologue m’a toujours paru une insulte, car se prétendre spécialiste de la Chine est ridicule », proteste-t-il.
Outre les anecdotes et réflexions dont regorge ce livre, l’auteur y évoque les écrivains et les artistes qu’il a connus – notamment ceux qui ont marqué son regard sur la Chine et à qui il doit de n’avoir été ni maolâtre ni « expert » ès-chinoiseries, mais simplement, comme s’en souviennent ses anciens étudiants, un professeur pas comme les autres, pour lequel « les différences entre les cultures sont bien moindres que celles qui existent partout entre classes sociales ».
Né en 1934, Jacques Pimpaneau a étudié à l’université de Pékin de 1958 à 1960, puis a été professeur à l’Institut national des langues et civilisations orientales de 1962 à 1999 et à l’université de Hong Kong de 1968 à 1971.
Il s’est toujours distingué de la sinologie académique par son irrévérence à l’égard de l’oligarchie bureaucratique qui préside aux destinées de l’Empire du Milieu.