Le 1er février 1986, Léo Ferré inaugure à Paris, à deux pas de la place de la République, le TLP-Déjazet, baptisé « Théâtre Libertaire de Paris » par ses amis « anars » : ils l’ont remis en état et en assurent désormais la programmation. Cette arène rouge et noir à l’italienne, et à l’acoustique exceptionnelle, est un théâtre à part : elle constitue le dernier vestige du célèbre Boulevard du Crime que Jacques Prévert, Marcel Carné et le décorateur Alexandre Trauner ont immortalisé dans Les Enfants du Paradis.
Daniel Pantchenko raconte la suite avec passion : une aventure qui a duré sept ans et qu’il a suivie de près, concert après concert. Un moment rare dans l’histoire du spectacle. Une séquence sans équivalent dans la trajectoire de Léo Ferré.
Si Bernard Lavilliers a, le premier, repéré cette salle, c’est Léo Ferré qui, entre 1986 et 1992, en a été l’âme et la tête d’affiche. Grâce à lui, grâce à ses longs passages et à sa présence amicale, le TLP-Déjazet est alors devenu un « music-hall » incontournable, au même titre que l’Olympia.
Là, dans la foulée de Ferré, nombre d’artistes ont trouvé la scène dont ils rêvaient : Georges Moustaki, Cora Vaucaire, Leny Escudero, Gilles Vigneault, etc.
Léo Ferré sur le Boulevard du Crime est le récit d’une triple histoire d’amour : amour d’un artiste pour un lieu scénique, amour d’une « belle équipe » théâtrale pour un poète-musicien hors-normes, amour du public pour une étoile nommée Ferré.