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La machine à tricoter – Écrits sur les femmes et le travail
Alice Rivaz
Article mis en ligne le 14 juin 2024
dernière modification le 25 novembre 2024

par Libraire

Dès le mois de septembre 1944, Alice Rivaz écrit pour l’hebdomadaire Servir une série d’enquêtes consacrées à des «   métiers féminins   ». Elle y décrit les conditions de travail de femmes de ménage et de travailleuses à domicile dont elle rapporte les propos.

Le ton de ces articles est résolument empathique  : il s’agit de se mettre «   à l’écoute de celles qui travaillent   », autrement dit à l’écoute de celles dont la parole n’est guère entendue ou considérée.

Rivaz ne se contente pas d’exposer des parcours d’une vie laborieuse  ; elle s’implique dans le portrait des femmes qu’elle rencontre tout en donnant à voir leurs gestes et leurs savoir-faire. Elle les interroge aussi sur les aspects les plus matériels de leurs tâches en cherchant à mettre à jour cette réalité des métiers précaires.

Alice Rivaz s’essaie à différentes formes d’écriture et se con­fronte à des enjeux politiques et sociaux qui ne cesseront de faire retour dans la plupart de ses livres  : la condition ouvrière, la question sociale, la guerre, le suffrage féminin, ou encore la situation des femmes dans le monde des lettres.


Alice Rivaz (1901-1998) est une figure majeure de la littérature romande du XXe siècle. Elle est l’auteure d’une œuvre considérable, profondément enracinée dans le siècle qui est le sien. Sa place dans le monde littéraire se construit lorsqu’elle est encore employée comme secrétaire au B.I.T. Au début de la guerre, Rivaz se trouve sans emploi et, durant plusieurs années, vit des articles et des nouvelles qu’elle publie dans des journaux et des revues de Suisse romande. C’est dans ce contexte qu’elle publie ses premiers romans. En 1948, elle réintègre le B.I.T. Cette deuxième partie de sa vie professionnelle s’étend jusqu’en 1959, année où elle obtient un financement prestigieux de la fondation Pro Helvetia grâce auquel elle peut se consacrer pleinement à son travail de plume. Paraissent alors plusieurs romans, nouvelles, essais critiques et écrits autobiographiques dans lesquels Rivaz explore inlassablement les sujets qui lui sont chers : les femmes, le travail, l’amour, la solitude, la vie intérieure et la littérature. Plusieurs de ses livres ont obtenu des distinctions importantes et ont été traduits en allemand et en italien.