En 1843, quatre ans avant le Manifeste du parti communiste, l’écrivaine socialiste et féministe Flora Tristan a écrit et publié Union ouvrière, dont la revendication principale, toujours d’actualité, était le « droit au travail ».
C’est ce petit livre, dont elle tenait à ce qu’il « arrivât droit à son adresse, dans le fond des casquettes », qu’elle a défendu au cours d’un « Tour de France », en 1844, au long duquel elle a pris des notes, qui forment la plus grande partie de cet ouvrage.
Elle y décrit l’organisation des réunions d’ouvriers, les personnes à qui elle a affaire (bourgeois, journalistes, fouriéristes, blanchisseuses de Nîmes, porteuses de Marseille, tisseurs de Lyon...) et, de façon saisissante, leurs conditions de vie et de travail.
Le projet était d’écrire un livre, Le Tour de France, état actuel de la classe ouvrière sous l’aspect moral, intellectuel et matériel, « pour paraître au mois de janvier 1845 », mais Flora Tristan est morte d’épuisement à Bordeaux, en novembre 1844, à 41 ans.
Ce que nous avons en main, ce sont des notes préparatoires. Savourons notre chance de lire le manuscrit plutôt qu’un texte lissé. Elle notait ce qu’elle voyait, ce qu’elle faisait, ce qu’elle pensait, ce qui la révoltait. Sans barrières.
Nouvelle édition fondée sur le manuscrit, annotée et préfacée par Michèle Audin.
Présentation lors de la fête des 17 ans des éditions Libertalia, le samedi 30 mars 2024 à La parole errante, Montreuil.