Ce livre qui évoque le parcours personnel et politique du militant anarchiste Salvador Puig Antich, en retraçant l’histoire du MIL (Mouvement ibérique de libération) et des Groupes autonomes de combat, nous replonge dans le bouillonnement post-68 qui secouait le monde et en l’occurrence l’Espagne sous la dictature franquiste.
Il éclaire notamment trois aspects qui rejoignent des problèmes actuels. — Un revirement de l’appareil dictatorial franquiste se faisait pour adopter une forme proche de la démocratie capitaliste néolibérale, devenue aujourd’hui banale dans les ex-pays léninistes du socialisme réel et dans les apparentes ex-dictatures d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie. — Face à ce blanchiment des crimes et de la corruption, la société espagnole et, surtout, les travailleurs commençaient à montrer qu’ils n’étaient ni inconscients ni soumis.
Des conflits surgissaient sur les lieux de travail de plus en plus ouvertement. — Une nouvelle génération d’Espagnols, à l’écoute de Mai 68 et des luttes en cours dans des pays très différents, désirait dépasser la simple lutte antifranquiste, qui visait à remplacer une dictature par une démocratie bourgeoise, et cherchait alors des solutions réellement émancipatrices pour abattre le capitalisme.
Cette évocation du passé part du vécu et des affirmations théoriques anticapitalistes de Salvador Puig Antich. Simultanément, la situation de lia société espagnole et des travailleurs est évoquée, car elle subit, comme ailleurs, la pression des mensonges sur ses luttes passées et récentes et une atrophie de la pensée.
Ce livre secoue les mirages de développement économique par le capitalisme (plus ou moins vert), le patriotisme (plus ou moins nauséabond), la religion (toujours) asphyxiante et les contre-vérités véhiculées par internet.