Art et production de Boris Arvatov fait partie des classiques oubliés des avant-gardes qui se sont épanouies durant la Révolution russe.
Publié à Moscou en 1926, il vient porter le fer dans les débats qui agitent l’école constructiviste : que doit être le statut de l’art après la révolution, ses liens avec les techniques industrielles de reproduction, avec la critique de la vie quotidienne, comment doit-il entrer dans l’usine ?
Autant d’interrogations radicales, témoignages d’une séquence politico-sociale bouillonnante. Une nouvelle conception de l’art émerge, qui laissera une empreinte indélébile sur une tradition de critiques matérialistes de la culture, de Walter Benjamin à Peter Bürger, en passant par Fredric Jameson, celle qui posera la question de l’articulation entre pratique artistique et logiques propres à la sphère de la production.
Un document exceptionnel enrichi d’illustrations, paraissant en français pour la première fois, une porte privilégiée sur un moment-clé de la modernité esthétique du XXe siècle.
Boris Arvatov (1896–1940) est un artiste et critique d’art russe. Il est notamment connu comme théoricien du productivisme, un mouvement d’avant-garde post-révolutionnaire lié au constructivisme.
Traduction et préface de Claire Thouvenot.