« Je ne peux que suivre Emma Goldman quand elle déclare ne pas vouloir d’une révolution où elle ne pourrait pas danser. Mais à tout le moins, elle voulait une révolution – une révolution sociale – sans laquelle de telles fins esthétiques et psychologiques ne bénéficieraient qu’à quelques-uns. Or, sauf à me tromper complètement, les objectifs révolutionnaires et sociaux de l’anarchisme aujourd’hui souffrent d’une telle dégradation que le mot “anarchie” fera bientôt partie intégrante du vocabulaire chic bourgeois du siècle à venir : une chose quelque peu polissonne, rebelle, insouciante, mais délicieusement inoffensive. »
Dans ce livre, Murray Bookchin étrille les dérives d’une gauche radicale surtout préoccupée par la transformation de son mode de vie, et récusant toute forme d’organisations et de programmes révolutionnaires. Sa perméabilité aux maux qui affectent nos sociétés – individualisme libéral forcené, goût de la posture, narcissisme et irrationalisme – a ainsi conduit ses partisans à se détourner de leur héritage socialiste.