Dans les années 20, au Japon… L’industrialisation du pays fait rage, tandis qu’en Russie, la Révolution vient de s’achever.
Au port de Hakodate, c’est l’effervescence : le bateau-usine s’apprête à partir en mer, pour pêcher des crabes qui seront revendus à prix d’or. Mais les ouvriers-pécheurs ne se doutent pas encore du destin qui les attend…
Exploités, battus et spoliés par Asakawa, l’intendant du navire qui ne pense qu’aux bénéfices de l’entreprise qu’il représente, ils vivront un véritable enfer quotidien. Pourtant, peu à peu, les esprits commencent à s’échauffer…
Un jeune étudiant, influencé par les romans de Dostoïevski, décide de prendre la tête d’un mouvement de rébellion… La grève est ouverte !
Fils cadet de Suematsu et de Seki Kobayashi, Takiji naît le 13 octobre 1903 à Ôdate, dans le département d’Akita. Lorsqu’il a quatre ans, sa famille s’installe à Otaru. Il fait ses études à l’École supérieure de Commerce d’Otaru, actuelle université de commerce d’Otaru, et entretient une correspondance avec l’écrivain Naoya Shiga. Son diplôme obtenu, tout en travaillant comme employé à la Banque de défrichement de Hokkaidô, il s’exerce à la littérature en étudiant les œuvres de Naoya Shiga, Takeo Arishima ou encore Saneatsu Mushanokôji. Avec la publication du 15 mars 1928 (1928) et du Bateau-usine (1929) dans la revue Senki (l’étendard), il marque très fortement la littérature prolétarienne ; mais la parution du Propriétaire absent dans la revue Chûô kôron lui vaut d’être renvoyé de la banque, et il se rend alors à Tôkyô. À partir de là, il se consacre pleinement à l’écriture et en 1931, il s’oppose, en tant que secrétaire de la Ligue des écrivains prolétariens, à l’extension de la guerre d’invasion menée par le Japon après l’incident de Mandchourie et adhère au Parti communiste japonais, illégal à l’époque. Au printemps 1932, le mouvement culturel prolétarien subit une forte répression, ce qui conduit Kobayashi à entrer dans la clandestinité. Le 20 février 1933, il est arrêté par la Tokkô (Police spéciale) et meurt sous la torture. Les autorités déclarent un décès suite à un arrêt cardiaque, et refusent qu’une autopsie soit pratiquée. Son œuvre demeurera interdite jusqu’à la fin de la guerre.