Le malaise des enseignants, les difficultés de recrutement ou encore la désillusion des contractuels, thèmes désormais familiers du paysage politico-médiatique, ne sont que les symptômes d’une crise profonde – celle de l’éducation – qui interroge notre capacité à « prendre soin, préserver et admirer les choses du monde » (Hannah Arendt).
Ce récit singulier et sensible, à rebours des plaidoyers lénifiants pour une école postmoderne ou des complaintes anxiogènes sur les « territoires abandonnés » de la République, invite les lecteurs à suivre les pérégrinations d’un professeur contractuel nommé dans un collège de la banlieue parisienne afin d’apprendre aux enfants des classes laborieuses l’histoire et la géographie – sans oublier l’enseignement moral et civique.
En passant du rire aux larmes et de la compassion à la révolte, Le Remplaçant offre une chronique saisissante de la France contemporaine. Il raconte aussi l’histoire d’une jeunesse perdue, celle d’un fils d’ouvrier à l’orée de ses quarante ans, celle d’un ancien sorbonnard durablement installé dans le précariat, comme tant d’autres aujourd’hui.
Docteur en science politique et enseignant, Nedjib Sidi Moussa est né en 1982 à Valenciennes. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages remarqués dont Histoire algérienne de la France (PUF, 2022).