Comme le démontre la crise écologique, l’humanité est engagée dans une fuite en avant qui peut la conduire à sa destruction par l’altération complète de son milieu de vie. En faisant un voyage dans le temps et dans l’histoire des idées, ce livre nous permet de comprendre comment nous en sommes arrivés là, tout en nous donnant les clés pour engager une réorientation radicale.
C’est au tournant des XVIe et XVIIe siècles que se situe le point de bascule. À cette période s’élabore une nouvelle représentation de la Nature comme machine, et avec elle l’idée que seules des lois mathématiques peuvent rendre compte du réel. Mesures, algorithmes et calculs énergétiques prennent l’ascendant sur toute autre forme de rapport au monde.
Parce que la Nature devient une somme de données quantifiables et un bien à faire fructifier, elle est alors irrésistiblement happée par la sphère de l’économie. Ainsi se met en place l’ordre dans lequel nous sommes toujours enfermés : celui de la machine et des maîtres de la machine.
Cet essai, quant à lui, défend la nécessité d’une autre voie d’accès au réel : un être au monde plus sensible et sensé, et un compagnonnage avec la Nature dont le travail du paysan comme la parole du poète sont les exemples les plus éclatants. Par-là, il en appelle à une redécouverte du vivant, c’est-à-dire de la liberté, contre l’ordre du Technique.
Philosophe et historien des sciences, directeur de recherche honoraire au CNRS, Michel Blay est notamment l’auteur des ouvrages suivants : Les Raisons de l’infini. Du monde clos à l’univers mathématique (Gallimard, 1993), Dieu, la nature et l’homme. L’originalité de l’Occident (Armand Colin, 2013) et Critique de l’histoire des sciences (CNRS éditions, 2017).