Janvier 2010, Haïti est frappé par un séisme dévastateur, et sa capitale, Port-au-Prince, est en grande partie détruite. Huit mois plus tard, une épidémie de choléra d’une violence inouïe frappe l’île. Aussitôt, les morts se comptent par milliers, là où il n’y avait jamais eu le moindre cas.
À la demande de l’ambassadeur de France en Haïti, le médecin français Renaud Piarroux, spécialiste du choléra, s’y rend pour aider le ministère de la Santé haïtien à dresser un plan de bataille visant à l’éliminer.
Mais alors qu’il croyait participer à une « simple » mission épidémiologique, il se voit plongé au cœur d’un scandale politique et scientifique mondial. Politique, parce qu’il découvre que le choléra a été apporté en Haïti par les Casques bleus de l’ONU, responsabilité que l’organisation internationale a longtemps cherché à dissimuler avant que Ban Ki-moon, son Secrétaire général, ne demande pardon au peuple haïtien. Scientifique, car pour se disculper, l’ONU s’est appuyée sur des experts et des scientifiques qui ont propagé l’idée fausse selon laquelle l’épidémie était la « conséquence naturelle » de modifications climatiques et environnementales, minant ainsi tout espoir d’en venir à bout.
C’est le récit de huit ans de batailles, menées dans un pays au bord de l’effondrement, que Renaud Piarroux nous conte ici : un récit à la première personne des espoirs, des déceptions, des colères, des lâchetés de certains, du courage d’autres, et d’amitiés scellées par un combat commun. Le récit d’une lutte menée jusqu’aux derniers soubresauts de l’épidémie.
Renaud Piarroux est professeur à la faculté de médecine de Sorbonne Université, chercheur à l’Institut Pierre Louis d’épidémiologie et de santé publique, rattaché à l’INSERM, et chef de service à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.