Patrice Thibaudeaux, ouvrier intérimaire dans une usine de galvanoplastie, avait tenu un journal, du temps qu’il travaillait dans l’équipe de nuit, racontant l’enchaînement des nuits de rude travail, les relations tendues avec l’encadrement et les boîtes d’intérim, les stratégies des ouvriers pour tenir le coup face à la fatigue, les divisions entre les travailleurs. Ce journal, publié en 2012 par le réseau « Échanges et Mouvement » sous la forme d’une brochure intitulée Nuits d’usine, constitue la première partie de L’Usine nuit et jour.
Il est suivi de lettres dans lesquelles Patrice Thibaudeaux raconte notamment comment il essaya d’échapper à l’usine en obtenant une licence d’histoire qui lui permit d’obtenir des postes de remplaçant dans des collèges – une expérience amère qui le renvoya dans l’usine de galvanoplastie, cette fois dans l’une des équipes de jour.
La chronique de ces journées d’usine forme avec les pages précédentes un témoignage sobre, sans effets grandiloquents ou misérabilistes, mais donnant à voir et à sentir la réalité de l’exploitation contemporaine dans toute son ampleur.