L’histoire des mouvements sociaux au vingtième siècle a été marqué par l’influence du centralisme démocratique et de ses excès, qu’il s’agisse de l’échec originel de la révolution russe à partir des années 1920, ou des dérives autoritaires dans les autres pays où un mouvement révolutionnaire parvint à porter le communisme au pouvoir – c’est le « dragon » centralisateur qui sert de métaphore à l’auteur, et qui se retourne le plus souvent contre le peuple qui l’a porté au pouvoir.
Maroon Shoatz propose une plongée historique dans une autre manière de faire la révolution en examinant des chapitres méconnus des révoltes d’esclaves du continent américain, caractérisées par une importante décentralisation qui compliquait leur répression par les esclavagistes – aux prises avec une hydre dont les têtes multiples repoussent sans arrêt. Une invitation à repenser la manière d’organiser les mouvements de lutte au 21è siècle.
Russell Maroon Shoatz est un prisonnier politique détenu aux États-Unis depuis plus de quarante-cinq ans, il a passé vingt ans en isolement. C’est un vétéran du Mouvement de libération noir (ex-Black Panther et ex-Black Liberation Army), au sein duquel il a milité à Philadelphie, de manière légale et clandestine. Son surnom Maroon (du nom des Marrons, esclaves fugitifs qui parvenaient à s’échapper des plantations) lui vient après deux évasions réussies. Il est l’auteur de nombreux textes qui alimentent la pensée révolutionnaire contemporaine.