Au XVIIIe siècle à Londres, la potence ne sert pas seulement à punir les criminels. Elle contribue aussi à imposer aux pauvres la tyrannie du capitalisme moderne naissant. La pendaison est un spectacle dissuasif pour quiconque tenterait de contrevenir à la loi de la propriété privée, ne fût-ce que pour ne pas mourir de faim.
Mêlant habilement l’analyse historique minutieuse et le récit picaresque, Les Pendus de Londres dresse une histoire sociale du crime, le récit de la justice et de la peine capitale. En recourant à une abondance de sources primaires – archives judiciaires, chansons et poèmes populaires, confessions et dernières paroles de condamnés –, l’auteur fait revivre les pendus, ces travailleurs ordinaires que rien ne destinait à la potence mais dont les usages et les coutumes apparaissaient comme une menace pour les élites au pouvoir.
Peter Linebaugh , disciple d’E.P. Thompson, a publié ce classique de l’« histoire par en bas » en 1991, ouvrage enfin traduit en français grâce aux efforts communs du CMDE et de Lux.