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Le sport-spectacle de compétition | Un asservissement consenti

Jean-Marie Brohm

jeudi 28 mai 2020

collection « horizon critique poche »

Depuis sa genèse au XIXe siècle en Angleterre, le système sportif n’a cessé d’accroître sa puissance de massification à l’échelle de la planète. Avec l’appui des multinationales capitalistes, des appareils d’État et des réseaux médiatiques transnationaux, il fonctionne comme l’une des machineries essentielles de la colonisation idéologique de l’espace public.

Par la multiplication des spectacles sportifs, avec leurs champions sponsorisés, enrégimentés et anabolisés, leurs mythologies primaires, leurs fantasmagories infantiles, le système sportif mondialisé a imposé une propagande insidieuse en faveur d’une vision du monde où la compétition de tous contre tous légitime l’asservissement consenti généralisé.

La rage de vaincre l’adversaire, le sado-masochisme de la contrainte incessante au dépassement de soi et des autres, la course effrénée aux records, les affrontements supportéristes violents dans et hors les stades, les mobilisations identitaires, nationalistes et xénophobes engendrent l’individualisme narcissique du struggle for life, les identifications collectives aux idoles des performances tarifées et pour finir la mentalité archaïque propre aux foules sportives abonnées au vide culturel.

L’aliénation sportive – l’opium sportif – est précisément l’ensemble de toutes ces régressions qu’il s’agit d’analyser et de combattre.


Le sport-spectacle de compétition | Un asservissement consenti
Jean-Marie Brohm
QS ? éditions, 484 pages, 15 euros