L’histoire nous a habitués à ne voir dans les rapports entre anarchisme et marxisme qu’une opposition irréductible entre deux courants du mouvement ouvrier que tout sépare. Certes, cette opposition ne saurait être sous-estimée, et encore moins occultée. Mais à plus d’un siècle de distance il serait temps d’aborder les choses d’un point de vue dépassionné.
L’élaboration théorique de penseurs comme Proudhon, Marx et Bakounine doit être restituée dans le lent mouvement de travail qui, au XIXe siècle, tente de mettre en place un instrument d’analyse permettant de comprendre les mécanismes de la société capitaliste.
Ces convergences ne sauraient occulter le fait que les régimes politiques se réclamant de l’héritage de Marx ont tous fait couler beaucoup de sang ouvrier. Il faudra bien un jour rendre des comptes et ne pas se contenter de dire : « Kronstadt ? Oui, c’était une erreur… ».