Le 19 juillet 1936, en Espagne, c’est tout un peuple, libertaires aux premiers rangs, qui s’est levé, pour s’opposer, les armes à la main, au coup d’État fasciste du général Franco. Immédiatement, et plusieurs mois avant les brigades internationales encadrées par le Parti communiste, qui n’était alors qu’un groupuscule (15 000 membres), ils furent des dizaines de milliers, de tous les pays, à rejoindre l’Espagne pour combattre le fascisme et participer à la plus grande révolution sociale de tous les temps.
Ce livre est l’histoire de mon père, Nino Balestri, anarchiste italien exilé à Paris dans les années 1930 et de ses copains qui se sont enrôlés dans la Section italienne de la colonne Ascaso crée par Carlo Rosselli et Camillo Berneri. Animés par l’enthousiasme et l’espoir de vaincre le fascisme, ils n’hésitèrent pas à laisser famille et travail pour aller soutenir la révolution espagnole et œuvrer à la construction d’une société nouvelle, véritablement fraternelle et solidaire.
Mais quand le peuple décide de prendre son destin en main, ses ennemis sont en embuscade : le fascisme via Franco, Hitler et Mussolini ; les fascistes rouges du stalinisme et les « démocraties » bourgeoises, qui firent tout pour l’écraser. Le 14 avril 1937, Camillo Berneri, conscient des atermoiements de certains cadres libertaires, dont certains, membres du gouvernement, écrivait : « Le dilemme “guerre ou révolution” n’a plus de sens. La seule attitude possible est celle-ci : ou la victoire sur Franco grâce à la guerre révolutionnaire, ou la défaite. » C’était prémonitoire !