Édité en 1542, d’après un manuscrit de 1379, réédité en 1879 dans la « Petite Bibliothèque Elzévirienne » de l’éditeur Isidore Liseux, l’œuvre du « bon berger » Jehan de Brie est un document de première main sur un métier rural peu célébré au cours des siècles, parmi tant d’autres.
Ces métiers qui nourrissaient toutes les bouches n’apparaissaient pas à tous les yeux aussi créateurs que ceux du bois, des métaux, du bâtiment, de tout ce qui participait au décor de la vie en constant renouvellement et au théâtre de l’évolution intellectuelle et technique.
Les tâches rustiques, plus primaires (mais d’où les industries tiraient leurs matières premières animales, végétales, voire minérales : cuirs et peaux, fibres textiles, bois, terre des potiers), étaient aussi plus indispensables et le travail du pasteur, par exemple, avait, comme tout autre, ses us et coutumes, conservait un savoir, une science, nécessitant apprentissage, attention constante portée aux animaux, à leur identité, à leur santé, à leur croissance, au temps et aux intempéries, à la nature et aux astres.
C’est cette expérience acquise par la pratique quotidienne de sa charge que résume ici le maître berger Jehan de Brie dans son savoureux langage, riche d’un vocabulaire surprenant et oublié – qu’un lexique de 200 mots éclaire en fin de volume pour les lectrices et les lecteurs d’aujourd’hui.