Initialement publié en 1986, ce célèbre examen, par Langdon Winner, des implications politiques, sociales et philosophiques de la technologie s’avère plus actuel que jamais. Il démontre que les choix technologiques, loin d’être neutres, déterminent le genre de monde dans lequel nous vivons et le type d’être humain qui y vit, qu’en adoptant une technologie, on adopte une politique – autrement dit, que les décisions techniques sont des décisions politiques, aux conséquences majeures en matière de pouvoir, de liberté et de justice.
La Baleine et le Réacteur nous encourage donc à nous défaire d’importants préjugés et lieux communs, en vue de nous permettre de reconstruire un rapport humain et politique à la technologie.
Cet ouvrage ayant fait date dans l’histoire et la philosophie des sciences ressort aujourd’hui dans une édition augmentée d’un nouveau chapitre, d’une préface et d’un post-scriptum de l’auteur, ainsi que d’une postface de l’historien François Jarrige, spécialisé dans le domaine des techniques et de l’industrie.
« Aucun pays nommé Technopolis n’apparaît sur la carte du monde. Pourtant, de bien des manières, nous en sommes déjà les citoyens. En constatant combien nos vies sont façonnées par les systèmes interconnectés de la technique moderne, combien nous subissons leur influence, combien nous nous soumettons à leur autorité et perpétuons leur fonctionnement, il apparait que nous sommes désormais, bon gré mal gré, les acteurs d’un nouvel ordre dans l’histoire humaine. Cet ordre transcende chaque jour davantage les frontières nationales afin d’établir des rôles et des relations reposant sur les immenses et complexes mécanismes de la production industrielle, des communications électroniques, des transports, de l’agro-industrie, de la médecine et de l’armée. Les structures et le fonctionnement de ces vastes systèmes constituent une forme typiquement moderne du pouvoir, l’agencement d’une technosociété. »