Les femmes restent les grandes oubliées des guerres. Pourtant elles vivent le départ des hommes - mari, compagnon, fils, père - et qu’elles soient favorables ou non à la guerre, elles craignent ce qu’il adviendra de ces guerres des puissants qui envient au massacre les humbles et les pauvres. Tous ceux qui sont appelés ne partent pas la fleur au fusil, et bien souvent, toutes celles qui restent n’ont guère d’ambition guerrière. Pendant la première guerre mondiale, le quotidien de la vie des femmes est bouleversé. Mais quelle est cette histoire de ces femmes de 1914 ? Quelle est la réalité sociale et économique : solitude, chagrin du deuil, responsabilités nouvelles en remplaçant les hommes dans de nombreux métiers ? Mais aussi quel engagement militant dans le mouvement politique, féministe, pacifiste ? Ces quatre années ont-elles représenté une marche vers l’émancipation des femmes ou au contraire une consolidation des rôles et des rapports sociaux de sexe ? Car au lendemain de la guerre, l’ordre du jour est pour les femmes de rendre leur place aux hommes et de se consacrer au repeuplement de la France.
À partir de nombreuses lectures croisées, et nourrie d’une militance anarchiste, anarcho-syndicaliste et féministe, l’auteure tente de cerner ce que cette histoire dit de la situation des femmes d’aujourd’hui. La guerre tue toujours, et de plus en plus de population civile : les femmes en paient un lourd tribut sans que leur histoire puisse être au grand jour.