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Marquis de Sade

Ecrits politiques

Présentés et annotés par Maurice Lever

lundi 21 septembre 2009

Ces textes du marquis de Sade (1740-1814) sur la Révolution sont l’histoire de la Révolution elle-même, de ses prémices à travers le mouvement des Lumières, jusqu’à ses débordements ultras. Dès 1788, Sade prévoyait la grande fracture de la société française rêvant avec les utopistes d’une société idéale. Il hait le despotisme dont il a souffert lors de treize années de détention. Il participe au travail de la Section des Piques, l’une des plus actives. Dans le même temps, il renonce à la particule, et se fait appeler Louis Sade.En dépit de son affublement égalitaire, Sade répugne aux nouveaux rapports sociaux instaurés par la Révolution… Mais la machine révolutionnaire ira jusqu’au bout de sa logique, l’Histoire triomphe et, le 8 décembre 1793, deux hommes arrêtent le citoyen Sade, et le font incarcérer.À la lecture de ces textes écrits dans l’action, tout le déroulement historique révolutionnaire et ses contradictions, sont exposés de l’intérieur. On peut dire aussi qu’à travers un unique et mythique personnage, le marquis de Sade, c’est tout l’épisode révolutionnaire qui défile. À sa façon, Sade est la Révolution.Ce volume rassemble tous les écrits politiques du divin Marquis : « Tamoé ou l’utopie » dans Aline et Valcour, « Français encore un effort pour être républicain », et bien d’autres opuscules et discours.L’édition est présentée et annotée par Maurice Lever (1936-2006), spécialiste de Sade, de Beaumarchais et de toute la littérature érotique du XVIIIe siècle. Le marquis de Sade (1740-1814) a toujours témoigné d’une certaine répugnance à l’égard de la politique, qui découle de son hostilité à toute forme de doctrine. Cet athée militant n’en a pas moins exprimé une vision du monde hiérarchisé, avec ses maîtres et ses esclaves, qui s’exprime dans des œuvres comme Les Cent Vingt Journées de Sodome, Justine, La Philosophie dans le boudoir. Sade a rêvé d’un monde sans loi, ce qui rapproche ses écrits d’une forme d’utopie anarchiste.


Omnia, 286 pages, 13 euros