Dès les années 1970, Cesarano observe que le développement du capitalisme sur l’intégralité de la planète exige de penser à nouveaux frais. Le monde comme les subjectivités sont désormais devenus fictifs. Les termes du conflit sont redistribués. Non plus « socialisme ou barbarie », mais « communisme ou destruction de l’espèce humaine. »
Loin d’invoquer les formes historiques de la révolution, Cesarano propose d’un même mouvement une analyse profonde des développements du capital et une critique radicale des subjectivités contemporaines. A la survie organisée il oppose une vraie gnose indissociablement liée à la vraie guerre : « l’insurrection érotique », c’est-à-dire une prise d’arme contre la mort quotidienne, un minutieux sabotage de la « personne sociale » et, enfin, la réalisation de la communauté humaine.
Écrit en 1974, près d’un an avant la disparition tragique de son auteur, le Manuel de survie est l’œuvre dans laquelle l’aventure humaine et théorique de Giorgio Cesarano trouve son expression la plus aboutie.