Vendredi 13 juillet 2001. L’expédition punitive ordonnée par l’imam a lieu cette nuit. Depuis déjà bien longtemps, il pointait d’un doigt accusateur ces fornicatrices porteuses de maladies, qui s’emparent du travail des hommes simples, excitent leurs pulsions pécheresses en se pavanant nues (sans hidjabs), salissent la réputation de leurs villes et attirent la colère d’Allah. Il fallait sévir pour qu’enfin elles respectent leur rang et jouent leurs rôles. 3 à 500 hommes ont décidé de purifier leur ville. Armés de gourdins, bâtons, couteaux, sabres, et de toute la haine qu’on leur avait inculquée, ils se sont rués vers leur première victime... L’humiliation publique, le mépris de la famille, le silence de la presse étrangère et la peur des représailles succèdent à cette nuit de cauchemar. Certaines victimes refusent de se résigner et exigent la condamnation des coupables. Elles relatent la difficulté de vivre hors du joug des hommes dans une société qui connaît de terribles bouleversements.
Rahmouna Salah, Fatiha Maamoura, témoignage recueilli par Nadia Kaci
Laissées pour mortes. Le lynchage des femmes de Hassi Messaoud
Rahmouna Salah, Fatiha Maamoura, témoignage recueilli par Nadia Kaci
Article mis en ligne le 20 octobre 2010
dernière modification le 28 juillet 2018