Il y a maintenant 40 ans que la contraception est légale en France, moins longtemps pour l’avortement qui conserve des adversaires acharnés.
On en viendrait à oublier qu’au cours du demi-siècle précédent, les partisans de la maîtrise des naissances ont été fréquemment poursuivis et emprisonnés. Cette répression était d’autant plus dure que ces militants faisaient de la limitation volontaire des naissances une arme contre la misère et l’exploitation, le militarisme et la guerre. Aujourd’hui encore, en France, la propagande pour la limitation des naissances reste interdite par la loi.
La vie de Jeanne Humbert (1890–1986) a été celle de cent combats libertaires, et tout particulièrement celui des « néo-malthusiens » pour la limitation volontaire des naissances.
La lutte pour la liberté de la contraception et de l’avortement, pour la liberté sexuelle, qu’elle n’a jamais séparée de celle pour la révolution sociale, lui vaudra procès et séjours en prison.
Jeanne Humbert n’abandonna jamais le combat libertaire ; en 1974, par exemple, elle se joignit à May Picqueray lorsque celle-ci fonda Le Réfractaire pour poursuivre l’action de Louis Lecoin.
Un combat, comme sa vie nous le rappelle, qui vise à libérer femmes et hommes de l’empire de la nécessité et de la tutelle des puissants.