À la veille de la Première Guerre mondiale, les conflits sociaux se multiplient partout en France. Au-delà des revendications concrètes, il s’agit toujours de luttes pour la reconnaissance du travail et des savoir-faire, d’un combat pour la dignité. À l’âpreté de ces combats répond la brutalité de la répression. La troupe charge, mutile et tue, et les peines de prison pleuvent sur les manifestants et les syndicalistes.
Ces années de guerre sociale correspondent à l’âge d’or de la carte postale, dont la production explose entre 1900 et 1914. À une époque où les photographies de presse sont rares et de qualité médiocre, c’est sur ce support qu’ont été fixés les moments forts de ces révoltes urbaines ou rurales : cortèges, barricades, charges de dragons, machines sabotées, demeures patronales incendiées, mais aussi soupes communistes, fêtes et meetings.
Mettant en regard récits et images, ce livre nous plonge au cœur de ces événements et nous fait découvrir le métier et la vie des femmes et des hommes qui en furent les valeureux protagonistes.
« Étonnant document : la carte postale réussissait, avec ses moyens modestes, à troubler le discours que le patronat et sa presse tenaient sur les mouvements sociaux. » Le Monde diplomatique
« Dans un bel ouvrage, l’historienne Anne Steiner nous plonge dans la conflictualité sociale du début du siècle dernier... à partir de cartes postales ! Original et passionnant. » L’Humanité
Anne Steiner, maître de conférences au département de sociologie de l’Université de Nanterre de 1990 à 2020, auteur d’une thèse sur la Fraction armée rouge, explore depuis deux décennies le mouvement anarchiste et les luttes sociales à la Belle-Époque auxquels elle a consacré plusieurs ouvrages et articles.