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La domination oubliée – Politiser les rapports adulte-enfant
Tal Piterbraut-Merx
Article mis en ligne le 25 octobre 2024
dernière modification le 12 février 2025

par Libraire

On met dans la nature ce qu’on veut évacuer de l’horizon politique : contrairement aux rapports de pouvoir que sont la classe, le genre et la race, les rapports adulte-enfant semblent encore inscrits dans un ordre naturel. Pourtant, l’institution familiale, censée protéger, est le lieu où les violences faites aux enfants sont les plus fréquentes. Dont acte : loin de remédier à la fragilité naturelle de l’enfant, les institutions sociale et familiale produisent cette vulnérabilité.

En croisant philosophie politique et théories féministes, Tal Piterbraut-Merx dénaturalise et repolitise la domination adulte. La classe des enfants est dominée à la fois par le statut de minorité, par la dépendance économique et par les pratiques d’éducation. C’est l’oubli, par les adultes, de leur expérience de la minorité, qui contribue à perpétuer la domination en imposant le silence. Quelles stratégies de lutte pour combattre cette domination oubliée ? L’auteur en appelle à rester fidèles aux enfants que nous étions en nous remémorant collectivement nos enfances.

Le projet de Tal dans son travail de thèse était d’approcher les relations adulte-enfant au prisme des rapports sociaux de domination. Dans l’article Conjurer l’oubli, elle explique que les rapports adulte-enfant « appartiennent à la grande famille des rapports de pouvoir (classe sociale, genre, race, etc.) et doivent [être] analysés en tant que tels ». Cette approche en termes de rapports sociaux de domination vise à une repolitisation de la question de la catégorie de l’enfance, voire de « la classe », des enfants, et de la relation adulte-enfant.


Tal Piterbraut-Merx était chercheuse en philosophie politique, écrivain et militant. Suite à son suicide, un collectif d’ami·es a établi cet ouvrage à partir du manuscrit inachevé de sa thèse.

Texte revu, adapté et enrichi par Anaïs Bonanno, Élise de la Gorce, Selma (Sam) Ducourant, Félicien Faury, Léo Manac’h, Margaux Nève, Pierre Niedergang, Marion Pollaert, Audrey Smadja Iritz et Léa Védie-Bretêcher.