Qui est Émilie Lamotte (1876-1909) ?
Rares sont ceux qui peuvent répondre à cette question. Normal. Car c’est une de ces invisibles qui n’appartient ni a la mémoire collective du féminisme, ni a celle de l’anarchisme. Et pourtant, elle est au cœur de l’histoire du féminisme et de l’anarchisme.
À partir de 1905 elle écrit dans la presse anarchiste. Sur l’éducation, le néo-malthusianisme, l’inconstance en amour, l’art... Elle participe aux activités des groupes libertaires parisiens, multiplie les conférences et causeries et fut l’une des initiatrices de la colonie communiste de Saint-Germain-en-Laye en 1907.
Pour elle, la question sociale n’est pas seulement économique mais l’idéal anarchiste doit aussi se construire par l’éducation, la culture, l’imagination et la créativité.
C’est une vision moderne, car globalisante, d’une révolution sociale résolument tournée vers le présent, l’action et le refus des querelles de chapelles. Une vision de l’anarchisme et du féminisme pour le XXIe siècle.
Ce livre en fait la démonstration.
Marie-Pier Tardif est docteure en littérature avec une thèse intitulée « Ni ménagères, ni courtisanes : les femmes de lettres dans la presse anarchiste française (1885-1905) ». Depuis plusieurs années, elle s’intéresse à la place des femmes de lettres dans les réseaux anarchistes de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. En parallèle des recherches qu’elle mène, elle est professeure de littérature au collège (Québec).
Sylvain Wagnon est historien, professeur en sciences de l’éducation à l’université de Montpellier. Ses travaux portent sur l’histoire et l’actualité des pédagogies d’éducation nouvelle, libertaires et alternatives. Auteur de Francisco Ferrer, une éducation libertaire en héritage (Atelier de création libertaire, 2013) et de Marie Huot - Libertaire, néomalthusienne... (Atelier de création libertaire, 2023).