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Lire la première phrase du capital

John Holloway

vendredi 27 février 2015

La théorie peut-elle être une pratique permettant d’en finir avec le capitalisme ? C’est ce que suggère l’auteur de Changer le monde sans prendre le pouvoir (Lux/Syllepse, 2007) et Crack Capitalism (Libertalia, 2012) dans deux textes inédits. Pour John Holloway, il convient « d’ouvrir » et de « casser » les concepts classiques de l’économie politique qui se présentent comme neutres et homogènes. C’est derrière cette façade qu’apparaît un monde d’insoumissions et d’antagonismes. Quand la théorie se fait critique, elle propose les pistes d’un changement radical du monde : elle est théorie de la crise.

C’est dans cette perspective que ce petit livre invite à relire de manière originale la première phrase du Capital de Marx. À contre-courant du marxisme orthodoxe, Holloway montre que Marx ouvre sa critique de l’économie politique à partir de la « richesse » et non pas de la « marchandise ». Cette lecture minutieuse conduit à ne pas considérer la « marchandise » comme un fait accompli dont nous ne pourrions nous défaire. Elle est au contraire le produit d’une abstraction de l’activité humaine dans le capitalisme. Penser la « richesse » en premier lieu, c’est-à-dire la force créatrice de l’humanité, c’est considérer que nous pouvons briser la cohésion sociale propre à l’économie de marché. La remise en cause des formes et concepts capitalistes s’opère ici et maintenant au travers de multiples ruptures et révoltes.

Ces deux textes sont précédés d’une préface inédite de l’auteur pour l’édition française.


Lire la première phrase du capital
John Holloway, Éditions Libertalia, 84 pages, 8 euros