« C’est en tant que morts en sursis que nous existons désormais. »
Infatigable pourfendeur de la bombe atomique, Günther Anders (1902-1992) qui préférait au titre de philosophe celui de « semeur de panique », a fait des catastrophes de son siècle le point de départ de ses réflexions.
Il a analysé le décalage périlleux, provoqué par la société industrielle, entre nos compétences techniques et nos facultés d’imagination. Alors que la technique rend infinie notre capacité de nuisance, notre aptitude à appréhender les conséquences de nos actes s’amoindrit ostensiblement.
En soulignant le caractère visionnaire de son œuvre, Florent Bussy nous rappelle que la peur est un instrument de lucidité et d’adaptation au présent face à l’imminence de catastrophes planétaires.