Pourquoi faut-il lire Proudhon aujourd’hui ? Parce que les analyses qu’il a faites dans les années 1840-1860 sont des anticipations à peine croyables des soubresauts que le système capitaliste a connus depuis le début du XXIe siècle.
Proudhon, fidèle à sa manie des paradoxes, affirme successivement que la propriété est le vol et qu’elle est la liberté. Mais c’est pour mieux montrer qu’elle n’est en fait pas l’élément déterminant du système : le grand manufacturier se moque d’être propriétaire de son usine, de ses machines : ce qui l’intéresse, c’est l’appropriation de la valeur produite par le travail collectif des ouvriers .
L’ouvrage de René Berthier est le second volet d’une recherche qui vise à mettre en relief la pensée originale et innovante d’un auteur qui a été occultée par l’hégémonie d’un marxisme longtemps omniprésent. Il montre également les « clés » par lesquelles on peut partir à la découverte d’un auteur certes pas toujours facile à suivre, friand de paradoxes, mais qui fut sans doute l’un des plus puissants philosophes européens du XIXe siècle.