La mémoire de 68 a largement valorisé le mouvement étudiant. Pourtant 68 constitue également le plus puissant mouvement de grèves ouvrières que la France a connu, et qui ouvre ensuite une phase décennale de contestation dans les usines.
C’est cette séquence d’insubordination ouvrières que Xavier Vigna retrace. Ce livre analyse d’abord l’événement que constituent les grèves de mai juin 68, bien au-delà de la seule scène parisienne souvent réduite à la « forteresse de Billancourt », et en montre le caractère inaugural. Dès lors, l’insubordination perdure et se traduit par de multiples illégalités. La parole ouvrière qui la nourrit conteste l’ensemble de l’organisation du travail. Relayée selon des modalités complexes par les organisations syndicales et les groupes d’extrême gauche, cette insubordination échoue pourtant face à la crise économique.
Xavier Vigna
L’Insubordination ouvrière dans les années 68 | Essai d’histoire politique des usines
Xavier Vigna
Article mis en ligne le 12 décembre 2007
dernière modification le 16 juin 2019