Postface de Raphaël Haddad et Chloé Sebagh
La violente polémique surgie en France à l’automne 2017 autour de « l’écriture inclusive » a conduit Éliane Viennot à élargir la question au « langage inclusif ». L’autrice de Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin ! expose dans ce petit guide les bonnes raisons de débarrasser la langue des normes et des règles masculinistes pour dire et écrire un monde où chacun·e aurait sa place, à égalité. Les outils qui le permettent existent : il suffit de les appliquer pour redécouvrir, en toute simplicité, les logiques du français, avec l’inventivité que permet aussi sa souplesse.
« On ne nait pas femme, on la devient. » Telle est la phrase que Simone de Beauvoir aurait écrite si, fille de l’école, elle n’avait assimilé les règles concoctées depuis le XVIIe siècle pour donner au « genre le plus noble » la place qu’il occupe aujourd’hui dans la langue française.
Contestée dès l’origine, longtemps négligée, finalement imposée par des institutions puissantes, cette entreprise a commencé d’être démantelée dans les pays francophones depuis une quarantaine d’années. D’une controverse à l’autre – et elles sont particulièrement vives en France – la démasculinisation du français a déjà fait des progrès notables, avec l’abandon progressif des noms masculins appliqués aux femmes occupant des fonctions prestigieuses.
Ce travail se poursuit désormais plus largement avec le langage inclusif, qui intègre des exigences propres au temps présent : celles de pays résolument décidés à réaliser l’égalité entre tous les êtres humains.
Ce guide donne à la fois les bonnes raisons que nous avons d’approfondir cet effort, et les moyens simples qui sont à notre portée pour le soutenir.