Redécouvrir Francisco Ferrer, l’anarchiste, le pédagogue, le franc-maçon et le rationaliste du début du XXe siècle n’est pas faire œuvre de commémoration pour le « martyr » de la libre pensée, mais replacer sa réflexion et son action dans son contexte. Nous avons exploré l’itinéraire de Francisco Ferrer dans ses tâtonnements et dans sa complexité, au croisement de plusieurs histoires : celle de l’anarchisme, de l’éducation libertaire mais aussi de l’éducation nouvelle. En effet, cet anarchiste « éducationniste » s’engage dans l’élaboration d’un projet éducatif global, dans la lignée de celui de Paul Robin, mais avec ses propres convictions et sans limiter son action à la création d’une école rationaliste. Son ouvrage l’École moderne, traduit ici en français dans son intégralité, éclaire de façon nouvelle sa volonté de ne pas se replier sur une dénonciation de l’école traditionnelle et de l’éducation coexercitive mais d’innover pédagogiquement. Son combat pour la transformation de la société par l’éducation, de faire de l’apprenant un être émancipé, libre de penser et d’agir, reste un idéal et un défi particulièrement d’actualité. Ce livre est suivi d’une nouvelle traduction par Verónica Bouzas González du texte de Francisco Ferrer l’École moderne.
Sylvain Wagnon
Francisco Ferrer, une éducation libertaire en héritage
Sylvain Wagnon
Article mis en ligne le 1er octobre 2013
dernière modification le 16 juin 2019