Gaston Couté (1880-1911) n’a jamais cessé d’être présent dans la ferveur de ceux qui, une fois, ont rencontré l’un ou l’autre de ses poèmes, une chanson, un monologue. Avant tout, il est poète. Sa verve, ses inventions poétiques sonnent juste. Sa force poétique s’accompagne d’une vision vivante de la réalité quotidienne, avec une terrible liberté de pensée et d’expression.
Originaire du val de Loire, Gaston Couté fait son succès dans les cabarets de Paris. En 1902, au sommet de sa gloire, il participe au groupe des poètes et chansonniers révolutionnaires, qui prend le nom de La Muse Rouge. Par la suite, il devient, à sa façon, militant et écrit les chansons de la semaine pour La Guerre Sociale, important journal anarchiste du moment.
Il reste un poète hors-norme, étrangement présent toutes les fois que la vie sociale entre en crise, et cela malgré les handicaps accumulés, la rupture de la guerre de 1914 qu’il a pressentie, sa violence anarchiste qui le place à l’extrême pointe de ce que Jean-Baptiste Clément appelait la chanson sociale, et aussi la brièveté de son passage, les dix années de sa présence créatrice.