Comment (et pourquoi) être un intellectuel anarchiste, dans un siècle qui se vante d’avoir écarté le spectre révolutionnaire, quitte à faire de l’indignation une valeur à la mode ? C’est en militant et en écrivain que Claude Guillon tente de répondre à cette double question, dans les articles, tracts et posts ici réunis, couvrant la période 2000-2015.
Sans égards pour les dogmes de la radicalité ou de l’anarchisme et ceux qui les incarnent, il dialogue vivement avec les admirateurs de Noam Chomsky et les « casseurs » de Poitiers, critique le goût déplorable des Femen pour la publicité, le mannequinat et les normes dominantes de la beauté.
C’est néanmoins aux baudruches post-modernes qu’il réserve ses traits les plus acérés (Michel Onfray), ce qui nous vaut de belles pages polémiques. Claude Guillon est sans doute le seul, sous nos latitudes, à accorder une importance aussi grande au corps critique, qu’il s’agisse de récuser le mythe masculin des « besoins sexuels » (qui justifient la prostitution), de défendre la perspective d’une utopie amoureuse ou de construire une « théorie du genre » qui semble effrayer tout le monde.
Comment peut-on être anarchiste ? D’abord en mettant à la disposition de toutes et tous une pensée – et une écriture ! – mordante, optimiste et jouissive.