En 1971, un plateau du sud de l’Aveyron inconnu de la majorité des Français, le Larzac, surgit dans l’actualité. Un projet d’extension du camp militaire est alors le théâtre d’une contestation menée par une centaine de paysans.
Formidable laboratoire de nouveaux modes d’action, objet de convergence de luttes pendant une décennie – celles des agriculteurs, celles de la non-violence et de l’autogestion, celles également de l’Occitanie et de l’écologie –, le Larzac devient un symbole de la résistance contre l’arbitraire politique.
Ces événements ne constituent pour autant qu’une partie de l’histoire de ce lieu désertique.
En proposant une approche de longue durée de ce plateau calcaire, qui s’ouvre par les traces des premiers peuplements, progresse de siècle en siècle, de l’occupation romaine à l’installation des Templiers, du développement de l’industrie du cuir à celle du fromage de Roquefort, du campement des soldats réservistes au camp d’internement des membres du FLN pendant la guerre d’Algérie, c’est un peuple du divers qui apparaît au fil des pages. Un peuple composé d’humains et de brebis, de sorcières et de potiers, de bergers et de paysans, d’ouvrières et de soldats, de prisonniers et de militants...
Philippe Artières est historien, directeur de recherches au CNRS. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels Le Livre des vies coupables (Albin Michel, 2000), Vidal, le tueur de femmes, avec Dominique Kalifa (Perrin, 2001), et à La Découverte, Clinique de l’écriture (poche, 2013), La Police de l’écriture (2013) et 68, une histoire collective, avec Michelle Zancarini-Fournel (réédition 2018).