Le 1er mai, en dépit de ses points faibles, de sa tendance à des manifestations stériles, conventionnelles, infécondes, d’une part, à des manifestations bruyantes, spectaculaires, sectaires d’autre part, comme à ces déformations qui, en le sclérosant, l’éloignent de son principe originel, reste une des plus nobles aventures qui aient traversé notre époque.
C’est qu’il y a dans chacune des éclipses de cette épopée vécue par l’âme ouvrière un secret qui, pour être profondément enfoui, n’en est toujours pas moins toujours vivant et se révèle avec éclat après les années de cauchemar. On croit mort le 1er mai et il n’est que replié sur lui-même.
L’Histoire du Premier Mai de Maurice Dommanget est le seul ouvrage majeur en langue française par un témoin contemporain sur cette vaste journée de luttes et de manifestations, et l’auteur y développe une réflexion sur les luttes sociopolitiques qui ont amené cette date à être la journée internationale des travailleurs et travailleuses à partir de 1889.
Cet important travail de recherche montre les heures glorieuses ou sombres de ces manifestations, déroulant tout un pan de l’histoire sociale du XXe siècle, jusqu’aux années soixante-dix.